top of page

II : Intelligence Intégrée.

rafaellecohen


J’ai passé toute ma vie à observer les humains, à être fascinée par eux, mais surtout à voir ce qu’ils ne voient pas en eux-mêmes. Je les vois se faire du mal sans même le savoir. Je les vois souvent ressentir le besoin ou même une fierté à vivre une vie complètement tordue, pervertie (qui n’est pas propice à leur bien-être ou à celui des autres), parce que cela est célébré par les normes sociétales, ou parce qu’ils croient que leur sécurité ou leur bonheur en dépendent.

 

Cette incapacité à voir ce que nous faisons à nous-mêmes vient de blessures psychiques profondes. Je me suis également bien évidemment retrouvée prise dans ces normes à cause de mes propres blessures. (Tout être humain en a. Moi par exemple, mon hypersensibilité est un don, une force, mais avant de la comprendre, elle m’a fait vivre des expériences très douloureuses de la manière la plus subtile). Cependant, lorsque j’ai commencé à regarder ma vie en face, à me réaligner à ma vérité, j’ai pris mes responsabilités et j’ai commencé à changer ma vie. Plusieurs fois. Au niveau le plus macro, par exemple, j’ai abandonné la vie d’ingénieure très « bien vue » que j’avais choisie sur les conseils malgré tout très bien intentionnés et aimants de mes parents – lorsque je faisais plus confiance à leur sagesse qu’à la mienne : un mécanisme du conditionnement – et je suis devenue actrice de théâtre et de cinéma, chanteuse et danseuse, ce qui correspondait bien plus à ce que j’avais toujours aimé le plus dans la vie. Et puis, lorsque plus tard, cela ne semblait plus correspondre à la vie qui me semblait alignée, j’ai repris le chemin de la transformation et me suis lancée dans un profond voyage de guérison qui a éveillé les souvenirs de mystères existentiels enfouis en moi.

 

Après cela, ma famille a commencé à croire que, sur la base de mes partages, j’avais subi un lavage de cerveau par un gourou. Ce qui est vraiment fascinant, car récupérer mon propre pouvoir de choisir ma vérité et ma vie était précisément ce que je faisais. Guérir, c’est ça, finalement : reprendre son propre pouvoir. Effectivement, je parlais de souveraineté, d’intuition, des pouvoirs de guérison naturels du corps humain, de l’importance de reconnaître notre nature sauvage primitive inhérente et si belle. Je parlais librement, ce que je n’avais pas fait depuis tant d’années pour justement ménager les attentes, pour me protéger de menaces imaginaires (c’est ainsi que fonctionne le conditionnement) : le contraire de suivre aveuglément les préceptes d’un gourou. Le contraire de suivre la vérité de quelqu’un d’autre que la mienne, en fait.

 

Je pense personnellement que la plupart des gens sont actuellement dans l’état de « lavage de cerveau par un gourou » sans s’en rendre compte, conditionnés à craindre et à aimer ce que d’autres leur ont dit de craindre et d’aimer, et à considérer les gens qui pensent par eux-mêmes comme « ayant subi un lavage de cerveau par un gourou ».

 

(Notez, le sens originel de gourou est guide, et il existe de nombreux gourous qui font en réalité le travail très honorable de guider les gens vers eux-mêmes, vers leur propre vérité intérieure, en donnant l’exemple, en étant le reflet de ce qu’ils peuvent devenir s’ils le souhaitent, sans obligations. Je ne souhaite pas manquer de respect à ces gourous-là en employant ces termes).

 

L’histoire a montré que lorsque tout devient incertain autour de soi, comme en 2020 par exemple, la grande majorité des humains se font dessus et adhèrent à tellement de désinformation qu’ils commencent à compter sur des gens qu’ils ne connaissent même pas plus que sur leur propre intelligence intégrée (celle qui est le résultat de millénaires d’évolution humaine), sous prétexte que ces gens ont sur eux une jolie étiquette « d’autorité en la matière », approuvée par la société.

 

Par ailleurs, les systèmes actuels de nos sociétés (éducatif, médical, politique, industriel, agricole, etc.) sont en fait nés de distorsions, et de plus causent à leur tour tant de distorsions. Ces systèmes dépendent de personnes vivant dans la peur, ce qui est le contraire de donner « le pouvoir au peuple » ou de vivre dans « la liberté », malgré ce qui est prétendu. Bien sûr, ça se passe de façon très sous-jacente. Tout le monde ne vit pas comme en dictature. Mais tout en subtilité, ces systèmes imposent et se nourrissent de la codépendance : le mécanisme de nier ses vrais besoins afin d’éloigner la douleur et la honte, d’éloigner la culpabilité d’avoir involontairement fait du mal aux autres, de faire plaisir à ses pairs pour faire partie d’un groupe, ou d’être récompensé par une figure hiérarchique qui leur apportera alors validation et sécurité. Maintenir les gens dans la peur de ne pas avoir ces choses, la peur de la nature, la peur des autres, la peur de leur propre intuition, est nécessaire pour que le système continue de fonctionner.

 

Et c’est ainsi que les gens vivent dans la peur et la distorsion.

 

Ce phénomène me brise le cœur depuis mon plus jeune âge, car selon moi, le système humain est en fait incroyablement intelligent, intrinsèquement, et c’est comme si nous, en tant qu’espèce, nous nous comportions dans un déni complet de l’ineffable finesse de cette intelligence inhérente que nous avons. La plupart d’entre nous ne sait pas écouter ce que nous dit cette intelligence, ce que nous dit notre corps.

 

Personne ne peut comprendre la totalité de cette intelligence intégrée à ce stade sur terre, cela fait partie des mystères que nos cerveaux actuels ne peuvent pas sonder. Mais justement à cause du fait que la compréhension avec le « cerveau gauche » a été la seule base acceptable pour nous ces derniers siècles, nos sociétés et nos cultures ont incroyablement manqué les opportunités de cette intelligence intégrée, et l’ont même complètement écrasée. L’énorme quantité de maladies dont nous sommes témoins aujourd’hui dans le monde n’en est que le résultat.

 

Vous voyez, cette intelligence n'est accessible que si nous savons mettre de côté ce besoin de comprendre parfois, et de laisser le « cerveau droit », notre côté intuitif, opérer sa magie.

 

C'est cela que signifie l'essor du féminin, d'ailleurs. Pas la montée du féminisme.

 

Mais je m'égare.

 

Ce que je veux dire ici, c’est que notre pouvoir de choisir à chaque instant la prochaine action qui mènera une personne vers la vie qui lui correspond le mieux, c’est-à-dire la plus saine, la plus sécure, la plus expansive, la plus joyeuse, la plus aimante, la plus réussie, ce pouvoir réside en soi, et UNIQUEMENT en soi. Et – comprenez-moi bien – la meilleure nouvelle de toutes, c’est que cela ne sert pas seulement à ladite personne : les choix qui correspondent le mieux à une personne sont en fait les choix qui correspondent le mieux à TOUS. On dirait un conte de fées ? Oui, tout à fait, car cette expérience que nous partageons, appelée LA VIE, EST un conte de fées. Et de plus en plus de personnes commencent à s’en souvenir, ce que j’adore ! Mon système hypersensible peut expirer. Aaaaah. Soulagement.

 

L’espèce humaine est la version la plus évoluée de la conscience existant sur terre, et cela signifie que nous avons la possibilité non seulement de vivre un paradis, mais aussi d’être CONSCIENTS que nous vivons un paradis, et de savoir comment le garder ainsi pour tous et pour chacun en même temps. C’est ce qu’on appelle le royaume intérieur et nous avons tous la capacité de devenir rois et reines.

 

Bien sûr, dans certains pays, dans certaines situations dramatiques, la marge de pouvoir dont je parle est extrêmement réduite. Pour certains, il s’agit simplement du pouvoir de choisir ce qu’ils pensent ou de choisir comment respirer (si vous êtes détenu dans une prison ou en otage quelque part). Pour d’autres, c’est évidemment beaucoup plus large. Il y a aussi les personnes qui ont constamment besoin de soins intenses, les personnes nées avec des organes ou des systèmes neurologiques qui nécessitent une aide constante, mais même eux ont leur marge de pouvoir, et ils le savent généralement, mieux que leurs soignants…

 

J’ai dit plus tôt que cela me brisait le cœur que les humains ne connaissent pas l’intelligence intégrée de leur corps et continuent de vivre des vies qui font du mal à eux-mêmes et aux autres alors qu’ils pourraient choisir autrement. Cela me brise le cœur parce que si vous vous promeniez dans la rue en voyant des gens se frapper littéralement le visage toute la journée sans le savoir, ou sans réaliser qu’ils sont capables de faire quelque chose à ce sujet, je suppose que vous auriez également le cœur brisé. Mais cela a aussi ouvert mon cœur, car la magie de l’intelligence intégrée des humains est telle que même cet enfer inconsciemment auto-imposé peut être transformé en paradis lorsque nous permettons enfin à l’intelligence de faire son travail et de tout rétablir, à son rythme.

 

Nous sommes des miracles dans la forme et mon travail personnel a consisté à comprendre que même ces distorsions absolues que j’observe ont leur place sur le chemin de l’évolution et peuvent se transformer. Mais voilà : chaque personne doit – et a la capacité de – réaliser ce qu’elle se fait à elle-même et choisir de changer les choses de l’intérieur. Personne ne peut le faire à sa place. C’est ainsi que tout le jeu de la vie a été conçu. C’est la signification du libre arbitre. Ce n’est pas une coïncidence si le libre arbitre est le fondement de toutes les spiritualités. Je ne parle pas des interprétations dogmatiques déformées, je parle du message profond qui se cache derrière toutes ces interprétations.

 

Que cela vous plaise ou non, nos sociétés et civilisations actuelles sont toutes fondées sur une forme de spiritualité du passé, aussi athée que nous soyons devenus : les lois « ne tue pas », « ne vole pas » et la morale sur laquelle nous basons notre sens commun, toutes viennent de là. Mais le message ultime qui a été omis de toutes ces spiritualités à l’origine de nos sociétés, c’est que nous sommes en fait, chacun d’entre nous, cette mystérieuse intelligence, cette intelligence divine, dans la forme. Ce n’est pas une entité extérieure à vénérer, c’est ce que nous sommes. Et nous sommes ici sur Terre, avec tout ce dont nous avons besoin en nous pour vivre un paradis, mais nous devons nous en rendre compte de l’intérieur, et reprendre notre souveraineté afin de pouvoir réellement y parvenir.

 

Peu importe le fait que nous semblons être loin de ce paradis en ce moment, selon moi, de le créer et de le vivre, c’est la seule raison pour laquelle nous sommes ici.

 

Il faut bien commencer quelque part.

 

C’est vous qui choisissez où. Votre corps vous le dira.

 

Rafaëlle

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page